Le 22 octobre 2005, après son décollage de
Lagos vers 20h et quelques minutes de vol, le Boeing 737 disparaît
du contrôle. A partir de cet instant, le déroulement des faits
parait incroyable. On annonce d'abord que l'avion s'est écrasé dans
l'océan et deux hélicoptères vont rechercher l'épave. Puis sans plus
de raisons, le lieu du crash est déterminé à 400 km au nord de Lagos
par l'agence de sécurité avec l'annonce d'une cinquantaine de
survivants, une information reprise par les agences de presse du
monde entier. Il paraîtrait même qu'un VIP passager aurait donné de
ses nouvelles avec son téléphone portable! "Dieu
a été miséricordieux" ne
craint pas de dire le porte-parole de la Présidence.
Ce sont finalement les
journalistes d'une chaîne de télévision qui vont découvrir le lieu
de l'accident dans l'après midi: un immense cratère et une zone
brûlée qui interdit tout survivant. L'information passe aux agences
de presse et d'autres journalistes arrivent sur les lieux relayés
par les habitants de la région et la Croix rouge. Pour les autorités
et surtout pour la compagnie aérienne, il faudra près de 18 h pour
annoncer le bilan humain du drame: 117 morts.
Les leçons sont rapidement
tirées par les autorités du Nigéria: On coupe l'antenne de la chaîne
de télévision et de la station de radio qui ont découvert le lieu du
crash et ....l'ont annoncé au monde entier alors que "les
autorités compétentes n'avaient pas encore complètement évalué la
situation"!. Mais heureusement, grâce à
l'intervention de "nombreux Nigérians
bienveillants", la sanction est levée quelques heures
plus tard.
Ce n'est pas la première
fois que des journalistes découvrent le lieu d'un accident avant les
secours. Peut-être serait-il souhaitable dans l'avenir d'inclure
quelques journalistes dans certains centres de décision. Une logique
différente pourrait être la bienvenue parmi les penseurs officiels !
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M Kayode Odukoya, le
Directeur général de la compagnie Bellview a annoncé avoir offert
aux familles un dédommagement de 55 millions de francs CFA (85 000€
environ) par membre perdu dans ce crash.
Les causes de l'accident
ne seront jamais élucidées: attentat, panne mécanique, mauvais temps
ou décharge électrique reste des thèses plausibles.
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